© Sara Descheneaux

Savoir profiter du moment présent...

Dates : 3 février au 9 avril 2020 (a pris fin le 13 mars 2020)

École : De la Mosaïque (CSP)

Niveau : 3e année

Enseignante associée : Sara Descheneaux


Le lundi 3 février 2020, je commençais finalement ma dernière aventure académique, soit mon 4e stage. J’étais loin de me douter que cela allait se terminer à mi-chemin en raison d’un isolement forcé. Pourtant, ces 23 jours avec mes élèves et mon enseignante associée m’ont réellement permis de me placer dans la peau d’une enseignante. Avec la confiance qu’on m’a accordée, j’ai piloté des activités qui sortaient de l’ordinaire pour enfin réaliser que de sortir des sentiers battus, c’est souvent gagnant !

Pour ce stage, je m’étais fixé comme objectif que ma personnalité transparaisse dans mon enseignement. Lors de mes dernières expériences, je tentais de suivre les pas de mes enseignantes associées, ce qui n’est pas mauvais en soi. Mais cette fois, je souhaitais qu’on voie réellement qui j’étais comme enseignante. J’ai donc voulu offrir des activités qui bougeaient et où les élèves avaient du plaisir en apprenant. J’ai aussi profité de l’extérieur (voir mon projet pédagogique, plus bas). Enfin, j’ai tenté d’intégrer les TICs pour favoriser les apprentissages, ce qui m’a beaucoup plu !


La troisième année semblait être un niveau que j’allais apprécier, mais ce stage m’a confirmé l’intérêt que je portais pour ce cycle. À 8 et 9 ans, les élèves sont curieux et ils comprennent certains enjeux importants de notre société. L’environnement est un point qui m’a beaucoup marquée. Leurs préoccupations à ce sujet m’ont remplie d’espoir pour l’avenir de notre planète. J’étais en présence de jeunes soucieux de leur consommation. En effet, lors d’une situation d’écriture où ceux-ci décrivaient leur rêve, plusieurs ont choisi de parler de l’environnement en abordant notamment les thèmes des voitures électriques, des espèces en voie d’extinction et même du continent de plastique. Aussi, l’école De la Mosaïque est reconnue comme un établissement EVB (Établissements verts Brundtland) prônant ainsi les gestes en faveur de l’environnement. On encourage donc les élèves à trier leurs déchets dans le but de faire du composte et du recyclage. La préoccupation pour l’environnement influence donc énormément les actions des élèves. 



Mon projet pédagogique a été l’un de mes coups de cœur de stage. Bien que je n’aie pas pu le terminer, le commencement de celui-ci semblait déjà être une réussite auprès de mes élèves. En fait, pour mon dernier de stage, je souhaitais expérimenter la classe en plein air. Par contre, ayant, au Québec, des hivers assez froids, je comprenais déjà que cela allait être tout un défi. J’ai toutefois trouvé des moyens d’y arriver pour en faire un réel projet dont je suis très fière.

J’ai eu cette idée en évaluant d’abord les besoins de mon groupe. Il  était composé de 26 élèves qui avaient de l’énergie. Je voyais aussi que la classe était plutôt restreinte comme endroit pour que les élèves puissent apprendre à leur plein potentiel : lors de nos pauses actives, nous manquions souvent d’espace. J’ai donc cru bon d’utiliser l’environnement extérieur pour réaliser les apprentissages. Cela allait leur permettre d’être actifs, d’être autonomes et d’apprendre dans un environnement différent. Il me fallait d’abord beaucoup d’organisation et de temps pour dire mes attentes et les consignes. Je voulais que chacun ait le matériel nécessaire, j’avais donc toujours un bac dans lequel les élèves venaient déposer ce dont ils avaient besoin pour l’activité. Un des aspects qui m’a beaucoup facilité la tâche est que j’étais en présence d’un groupe d’élèves prêts et motivés à embarquer dans tout projet que je leur proposais. Je savais donc qu’ils allaient être emballés par l’idée d’apprendre à l’extérieur.


Ma première activité était qu’en équipe de 3, les élèves avaient comme tâche de construire un fort en respectant certaines contraintes. Les murs devaient avoir une hauteur précise, le fort devait avoir la forme d’un quadrilatère et avoir un périmètre bien précis. Bien sûr, chaque activité était précédée d’une mise en situation. Ici, il s’agissait du Prince Arthur qui s’était fait détruire son château, on l’aidait donc à lui en construire un nouveau. Cette activité consolidait notamment les apprentissages sur le thème de la mesure. Seulement, cette activité n’a pas eu lieu, car le jour où l’activité était prévue, des averses de pluie ont fait fondre notre belle neige. J’en ai donc retenu qu’il faut toujours avoir un plan B, dans des cas comme celui-ci, où la température n’est pas en notre faveur.


Je vous laisse cependant ces images d’une autre belle activité réalisée à l’extérieur. Les élèves devaient prendre les mesures du module de jeux de la cour d’école pour les transmettre à un entrepreneur (fictif), pour qu’il construise le même dans la cour d’une nouvelle école. Il s’agit de la seule activité extérieure que j’ai pilotée, avant que la pandémie nous confine à la maison. J’en suis tout de même très fière, car j’ai vu l’engouement des élèves pour cette nouvelle forme d’apprentissage et je comprends que ce sera à refaire, lors de ma carrière.


J’ai fait vivre cette activité à mes élèves en début de stage. Cette activité nous a permis d’établir les qualités d’un bon coéquipier. En fait, les élèves devaient sauver Fred, le ver de terre en gélatine, de la noyade. Cependant, comme ils n’avaient droit qu’à un trombone chacun pour manipuler le matériel, ils n’avaient pas d’autre choix que de travailler en équipe. Une activité stimulante et hors de l’ordinaire qui nous a permis de travailler deux des compétences transversales, soit Coopérer et Communiquer de façon appropriée. J'ai trouvé cette activité sur le site La classe de Karine.

Pour ce stage, j’ai pris le temps de lire des albums jeunesse à mes élèves. Il s’agissait d’un moment très agréable de notre semaine puisque c’était léger. Je choisissais souvent des histoires drôles pour que l’atmosphère soit détendue. Évidemment, les élèves étaient emballés par l’idée de s’asseoir différemment dans la classe pour m’écouter leur lire une nouvelle histoire et d’en discuter par la suite. Cela m’a notamment permis de voir l’intérêt que portaient mes élèves pour la relecture de ces albums. Je les laissais à leur disposition à la suite de la lecture en groupe et au retour des diners et des récréations, les livres étaient tous entre des mains d’élèves. C’est donc une habitude que je garderai certainement pour la suite de ma carrière. Voici quelques-uns des livres que j'ai utilisés :

- Tempête sur la savane, de Michaël Escoffier

- Coincé, de Oliver Jeffers

- Cache-Lune, de Eric Puybaret

Mon enseignante associée avait établi, dans sa routine du matin, ce qu’on appelait la minute de gratitude. C’était le moment pour les élèves de remercier la vie de ce qu’ils avaient. Certains mentionnaient l’eau potable, l’école, le fait d’avoir une bonne famille, de vivre dans un pays à quatre saisons, etc. Pour en arriver à ce point, j’ai compris que mon enseignante associée avait réussi à établir un bon climat de classe permettant à chacun de s’exprimer sans gêne. La fin précipitée de mon stage m’a notamment fait réaliser qu’il faut apprécier le moment présent et le fait de bénéficier d’autant de temps pour apprendre en stage, parce que tout peut arriver et chambouler nos plans, et ce, du jour au lendemain. Ça aura donc été très significatif pour moi.


Sara, merci pour ta générosité, ta confiance et pour tout ce que tu as pu m’apprendre au cours de mon dernier stage. Avec toi, j’ai constaté le grand impact du lien de l’élève avec son enseignante sur sa réussite. Ceux qui ont la chance de passer dans ta classe, autant tes élèves que tes stagiaires, se sentent aimés, écoutés et valorisés. J’espère un jour pouvoir en faire autant pour mes propres élèves, car tu restes un modèle pour moi !

À vous, mes élèves, du groupe 302, sachez que malgré la fin précipitée de mon stage, vous m’avez prouvé qu’être enseignante, c’est ce que je veux faire de ma vie. Je vous en remercie du fond du cœur ! Continuez d’avoir cette belle curiosité d’apprendre qui vous fait briller. Avoir des élèves comme vous, aussi curieux, motivés et engagés, nous fait comprendre que le monde de demain est entre de bonnes mains !

À bientôt mes cocos !