Billet bilan : les compétences professionnelles les mieux maitrisées

Lors de mon parcours universitaire, plusieurs expériences m’ont permis de développer les compétences professionnelles relatives au milieu de l’enseignement. Au terme de ces quatre années d’études, certaines sont bien maitrisées, alors que d’autres représenteront des défis pour le début de ma carrière. Voici donc un bilan des compétences que je juge maintenant maitrisées, soit la compétence 2, 6, 8 et 11.

 

Compétence 2 : Communiquer clairement et correctement dans la langue d'enseignement, à l'oral et à l'écrit, dans les divers contextes liés à la profession enseignante. 

Cette compétence était l’une de celle que je maitrisais le mieux au tout début de mon parcours universitaire. En ayant fait mon parcours collégial au sein d’un programme de communication, je n’avais d’autres choix que de maitriser la langue autant à l’oral qu’à l’écrit. Pourtant, j’ai tout de même eu des doutes quant à la maitrise des règles et des usages de la langue lorsque j’ai réalisé le genre de questions qu’on retrouvait dans le TECFÉE. Évidemment, cela m’a mis en garde : une étude rigoureuse et une révision des règles ont été nécessaires, mais j’en suis reconnaissante, car aujourd’hui, je crois avoir progressé suffisamment pour être en confiance lorsque je m’exprimerai devant les acteurs du milieu de l’éducation.

Évidemment, le français écrit avait une valeur fondamentale à mes yeux, mais j’ai surtout réalisé l’impact de bien s’exprimer à l’oral lorsque j’ai eu l’occasion de faire de la suppléance dans une classe d’accueil. Des élèves dont le français représente une langue seconde, voir une troisième pour certains, il y en avait, et m’exprimer correctement, dans ma propre langue, n’avait jamais eu autant d’ampleur à mes yeux. En tant qu’enseignants, nous devenons, pour plusieurs de ces élèves, leur premier modèle linguistique de la langue parlée. Il va donc de soi de s’exprimer sans erreur.  Toutefois, il faut garder en tête que ces enfants ont un bagage en terme de langage oral qu’il ne faut pas mettre de côté. En effet, Collin et Lévesque affirment que pour soutenir les élèves issus de l’immigration dans leur démarche d’apprentissage du français, il peut s’avérer pertinent de favoriser les comparaisons et les transferts entre leur langue d’origine et le français. Ainsi, la valorisation de la langue maternelle en la juxtaposant au français crée chez les élèves une plus grande signifiance quant à la langue du pays d’accueil.

 

Compétence 6 : Planifier, organiser et superviser le mode de fonctionnement du groupe-classe en vue de favoriser l'apprentissage et la socialisation des élèves. 

Cette compétence a pris tout son sens lorsque j’ai commencé mes stages. Auparavant, lorsque j’avais la chance de discuter de gestion de classe, les conversations tournaient souvent autour des systèmes d’émulations et des récompenses. Pourtant, la gestion la classe, bien qu’elle concerne les comportements des élèves, englobe aussi une multitude de pratiques qui, lorsqu’elles sont mises en place, favorisent elles-mêmes les bons comportements chez les élèves. C’est d’ailleurs lors de mon deuxième stage, au préscolaire, que j’ai réalisé l’importance d’avoir des routines bien établies si je souhaitais vivre des transitions harmonieuses. De plus, une planification rigoureuse de mes activités m’a également fait prendre conscience de l’importance d’anticiper certains problèmes de déroulement lors des activités pour éviter qu’ils se produisent. Ainsi, j’ai pu sortir du cadre et proposer des activités hors du commun et signifiantes, un projet que j’envisage pour mon quatrième stage, ce qui m’a permis de bâtir un lien encore plus fort avec mes élèves.

Il est certain que l’implantation de moyens est nécessaire pour éviter que des comportements dérangeants nuisent au bon fonctionnement du groupe. J’ai d’ailleurs vécu, en stage, une situation qui m’a beaucoup fait réfléchir. En fait, lors de la période récompense de la semaine, certains élèves devaient reprendre du temps pour les comportements inappropriés dont ils avaient fait preuve durant la semaine. Seulement, on leur demandait également de compléter une feuille de mathématique, ce qui n’avait pas de lien avec leurs agissements. Un élève s’est mis en colère et a déchiré sa feuille en demandant pourquoi il avait cette tâche à faire en plus du temps à reprendre. C’est à ce moment que j’ai compris que cette conséquence n’allait pas avoir d’impact sur le comportement à corriger, car l’enfant n’avait aucune idée de la raison pour laquelle on lui demandait ce travail. Selon Archambault et Chouinard, pour favoriser l’apprentissage d’un comportement approprié il faut plutôt avoir recours aux conséquences logiques qui ont un lien direct avec l’agissement inapproprié.

 

Compétence 8 : Intégrer les technologies de l'information et des communications aux fins de préparation et de pilotage d'activité d'enseignement-apprentissage, de gestion de l'enseignement et de développement professionnel. 

 

Cette compétence a été l’une de celle que j’ai beaucoup aimé développer durant mon parcours universitaire. Étant une personne qui porte un intérêt marqué aux nouvelles technologies, j’ai beaucoup aimé découvrir les possibilités qui s’offraient à nous pour intégrer les TIC sur le plan pédagogique, que ce soit par l’utilisation de divers logiciels tels que Scratch, ou encore en les utilisant pour essayer de nouvelles pratiques. Je considère donc maintenant avoir une bonne maitrise de plusieurs outils technologiques, que ce soit pour les utiliser à des fins d’organisation et de planification, ou encore pour développer certaines compétences chez les élèves. Je reste par contre très minutieuse quant au choix d’outils à intégrer dans mon enseignement. En effet, comme mentionné dans le cours de Didactique de la littératie médiatique et multimodale (DDL4635), il faut que les outils technologiques s’intègrent aux activités en ayant un apport pertinent, sans quoi l’outil devient futile et l’intégration de la technologie perd tout son sens.

Lors de mon troisième stage, j’avais un groupe dont les élèves étaient assez agités. Je devais donc m’assurer de leur proposer des activités qui pourraient les motiver et qui capteraient leur attention. La pertinence des outils était donc de mise : je voulais qu’ils apprennent avec des outils qui les amusaient. J’ai alors tenté d’intégrer les technologies de l’information au sein de mon enseignement. J’ai vite constaté que, non seulement, elles me permettaient de rejoindre les intérêts des élèves, mais elles leur laissaient également la chance d’être actifs et de canaliser leur surplus d’énergie puisque nous utilisions des ressources numériques telles que GoNoodle, Force 4, etc. qui permettent de bouger en classe. Les technologies représentaient ainsi un ajout plus que pertinent à mon enseignement. Il faut par contre savoir s’adapter au groupe auquel nous enseignons.

 

Compétence 11 :  S'engager dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel. 

Cette compétence est certainement celle que j’ai, jusqu’à maintenant, le mieux maitrisée. En effet, dans mes stages, j’ai fait preuve d’un esprit critique, d’ouverture et d’observation afin d’analyser mes pratiques et ainsi, pouvoir déterminer les forces et les faiblesses de mon enseignement. Bien que cela me semblait inconscient, je constate aujourd’hui que le tout était fait par souci d’amélioration. C’est probablement pourquoi je prenais plaisir à réaliser les analyses réflexives qu’on nous demandait. Cela était pour moi un moment de réfléchir aux éléments m’ayant particulièrement marquée et qui avaient fait l’objet d’une réflexion chez moi.

De plus, étant d’emblée une personne qui aime apprendre, je n’ai aucun doute sur le fait que je continuerai d’avoir cette curiosité qui m’aidera à poursuivre mon développement professionnel même après avoir fini mes études. Uwamariya et Mukamurera expliquent d’ailleurs que le développement professionnel bien qu’il soit caractérisé par le fait de se perfectionner au sein d’une profession, consiste aussi à savoir tirer profit des expériences qui sortent du cadre de travail. En octobre 2019,  j’ai eu la chance de participer au congrès annuel de l’AESTQ, ce qui était hors du contexte universitaire. Cette expérience qui m’a pourtant beaucoup appris sur les nouvelles technologies et les pratiques gagnantes de l’enseignement des sciences : une occasion en or de réfléchir à d’éventuelles pratiques à ajouter à mon enseignement pour le futur.

 

Au terme de ce travail, je comprends qu’une rétrospective de ce genre était nécessaire pour faire un portrait global de ce que je considère maintenant comme maitrisé. Toutefois, l’apprentissage est un long chemin, et malgré le fait que ces compétences me semblent bien maitrisées, je suis persuadée que je continuerai de les développer davantage avec ce qui m’attend au cours de ma carrière. Je garde donc l’esprit ouvert pour m’aider à devenir, jour après jour, une meilleure enseignante.

BIBLIOGRAPHIE

Archambault, J. & Chouinard, R. (2016). Vers une gestion éducative de la classe. Boucherville : Gaëtan Morin éditeur, 4e Édition.  

Collin, S. & Lévesque, M. (2012). Enseignement et diversité culturelle : présentation. Québec français, (167), 46–47.

Gladu, È. (2020). Didactique de la littératie médiatique et multimodale : notes de cours, DDL4635. Université du Québec à Montréal, Département de didactique des langues.

Mukamurera, J. & Uwamariya, A. (2005). Le concept de « développement professionnel » en enseignement : approches théoriques. Revue des sciences de l'éducation, (31), 133-155.